Oh, we got bills. We got taxes. We got dreams. We need satisfaction.
The old tell the youth, "Do exactly what you're told" .The day the youth might listen is the day the youth grows old. The youth need the money, there's no such thing as enough. But the old know that money ain't gon' give them what they wan.
We got dreams
Délicieuse et succulente petite chose que voilà. Tu lèches tes babines, bourdonne à t’en faire péter la trachée et miaule de tout ton saoul. Ca te fait souvent ça, généralement, lorsque tu arbores ta carcasse féline. C’est qu’elle te fait drôlement envie, la baleine. Une énorme blonde au ventre si rond et aux petits cœurs battant la chamade. Deux. DEUX. Elle est archie pleine, la belle dinde fourrée. La fine chose se dodeline. Sa démarche est plutôt bancale. L’horreur. Qui donc peut supporter l’idée de s’imposer pareille torture ? Ces humains. Ils pensent toujours à l’entrée, mais jamais à la sortie ! Tu galopes joyeusement à bonne distance, sautant tantôt sur une barrière, tantôt sur un toit, pour ne jamais la perdre de vue. Mais s’ils n’étaient pas pourvus d’instinct de procréation, tu ne connaitrais pas les délices d’un bon gros bambin au four. Ta proie à la démarche d’une maman pingouin surchargée. L’odeur te chatouille les narines et tu lèches à nouveau tes commissures. Tes crocs te démangent et ton ventre gargouille. Et dans ta tête de dégénérée, t’imagines déjà dix bonnes manières de cuisiner le premier bébé. La mère pourrait te permettre de tenir un bon gros mois au moins. Peut-être pas plus. Car sans ses progénitures, elle semble bien plus frêle qu’elle n’en a l’air. Peut-être bien que tu exagères la masse graisseuse de ta proie, mais la faim te file des hallucinations.
Lorsqu’elle daigne enfin poser son derche sur un banc, tu miaules de ton saoul avant de te précipiter non loin de sa carcasse vautrée. Et à en juger par le bâtiment derrière son échine, tu te doutes qu’elle n’est pas bien loin de son antre. Tu l’espères. C’est toujours tellement plus facile de gérer les vivres de l’intérieur. Oh, bien-sûr, le plan n’est pas pour maintenant. Premièrement : Il ne faut jamais se précipiter. Deuxièmement : Des fœtus aussi jeunes te resteraient sur le ventre. Il faudrait que tu songes à parler de cette petite famille à Dylan. Elle serait probablement folle de joie à l’idée de vider la mère et le père. L’excès de sang dans la viande t’a toujours fait tirer la grimace. Tes coussinets délicats pianotent adroitement sur le trottoir, ta queue trémousse et ton derrière dodeline de gauche à droite jusqu’à ce que tu bondisses avec flegme sur l’assise. Un petit miaulement faussement timide est arraché de ta gueule aux petits crocs alors que tu hausses ta frimousse adorable vers la blonde. Bien-sûr, tu n’as rien d’un chat de gouttière. Un petit collier délicat sans nom orne ton tour de tête. Trop onéreux pour appartenir à un matou des rues. Tes grands yeux d’or transpercent les polaires d’azure de la créature. Elle a de jolis crins. Les mères ont toujours une crinière éblouissante. Et ce parfum… Un vrai régal. Tu penches ta bouille sur le côté, miaule à nouveau et lève la patte délicatement, prête à la poser sur la bedaine de la mère. Oh oui, un vrai régal.
Accueil
